Ravage

Mon ventre ravage ravale sa rage
mon ventre s'est tu mutilé de l’intérieur
le tombeau à ciel ouvert s'empoussière
recoudre les plaies béantes
par où s'échappe le fiel de la honte
la peur susure l'écorchée
la peur suppure le venin du encore
par bribes se brisent les défenses
les chaînes du devoir
les vestiges du supplice
je collecte les fragments de mon être
qui ont fui toujours plus loin
toujours plus haut
ce bout de moi qui ne peut plus vivre
s'échoue
sur les rivages de ma rage
préserver un infime joyau intouchable oublié
décousu du corps lambeau
désaffecté de l'audace de vivre
ces petits bouts de vie
guettent
le silence du corps apaisé