Solitude
Enfle dans ce repli froissé de mon être
Déplie le malencontreux
Déplie la révoltée
Emplis ce creux oublié
de la couleur de l’été
du goût des cerises
et de la caresse de la brise
Soulage ma faiblesse par ta force
Et libère le feu
trop longtemps endormi
étouffé par les cris de l’oubli
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La neige tombe
sur mes paupières closes
Je ne trouve plus l’issue
où murmurent les étoiles
J’oublie
que mon cœur bat
au rythme du cosmos
Seule
et silencieuse
je me cache
de ce monde
Recluse
Les échos lointains d’un souffle
Les vestiges d’une nostalgie
La nuit a dévoré la lune
mais son chant résonne encore
dans cet espace d’ombre
où le silence s’est fait cloison
Je cherche l’échappée
Je fuis le monde du dehors
Dedans
il neige
Je me craquelle et me fissure sous ce linceul
Un souffle
pénètre
dedans
Je n’ai plus peur du dehors
Il neige
aussi
dehors
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Je me sens sale et meurtrie
sous vos regards prédateurs
sous vos mains conquérantes
La peine longtemps refoulée remonte
et ravive la tristesse
La tristesse de cette incompréhension profonde
de votre mépris salace à notre égard
Votre désir est-il vraiment à l’égal de Dieu ?
Si omnipotent et omniprésent
qu’il en supplante le respect
de celles qui marchent à vos côtés ?
Relevez les yeux
et regardez la lumière au-delà de la chair
Regardez toutes ces étoiles
qui se sont éteintes sous cette souillure
Sommes-nous obligées
de devenir homme
pour être respectées ?
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Un coup de sabre à cœur déchiré
Je sais que je m’enfonce
mais j’y vais
malgré tout
comme si l’échappée
était là
dans ce naufrage
Je descends
dans le silence sans âge
déposé au plus noir de mon antre
La lumière
plonge
mais ne s’éteint pas
Elle flamboie
Étoile abyssale
qui va sonder
les profondeurs inimaginables
de mon big bang intérieur
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Le doute s’immisce
La peur s’installe
Une ombre en dedans
appelle la lumière
Une eau opaque
empêche l’éclosion
stagne et attend
La peur grandit
à l’approche de cette ombre
de cet oubli vital
pour la survie de l’innocence
Mais la maturité appelle le souvenir
appelle la clarté de la nuit
Que toute mon ombre baigne de lumière
Que même la plus infime parcelle de mon être
soit un reflet de Ta splendeur
un écho silencieux de Ta lumière
J’ai peur de ce raz de marée
Je sens ma terre trembler
Aurais-je la force de te regarder en face ?
Aurais-je la force de pardonner
l’offense méprisable que je pressens ?
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Où vont les ténèbres dans cette brassée de firmament ?
Où va l’onde de la lune dans mon cœur épris ?
Les eaux noires s’écoulent
libérant l’espace clos de l’oubli
Souffle
un vent nouveau au parfum de liberté
Éclosent
les rameaux fleuris de mon innocence volée
L’enfant piétinée n’est plus
La femme puissamment arquée se redresse
Son cœur-flambeau exalté de la libération soudaine
Le secret n’est plus
La honte a disparu
Reste l’amour
qui dévore la haine
Indomptable
au-delà du raisonnable
Être en paix
même au cœur des ténèbres
déposées au plus sombre de ma nuit
Et rayonner
Et aimer
Libre d’être femme
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Aller chercher
ma vérité
dans cette obscurité
tamisée de silence
Soulever le voile de l’oubli
Laisser s’illuminer ma nuit
à la lueur de ma conscience
Suspendre le temps
au fil du firmament
Et descendre dans cet instant clé
où s’ouvrent les portes closes
où fleurissent les cerisiers desséchés du passé
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Au cœur du souffle
portée par la lumière
éblouie par l’ombre
Je plonge et je m’envole
dans un même élan
vers l’être
qui reçoit et qui donne
qui pleure et qui chante
Ombre et lumière
dans le même joyau
dans cette perle infime qui contient le cosmos
Éclat incandescent qui embrase ma nuit
Dans l’union des polarités
je me rencontre
je me crée
je vis
Danse d’amour
entre la femme et l’homme
que je suis
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J’entre
dans l’enclos solitaire
de ma mémoire
Se descellent
une à une
les pierres emmurées
puis oubliées
L’ombre
se déplace
se faufile dans les interstices
fuit mon regard qui la cherche
Elle m’est insaisissable
Tout m’échappe et je ne peux m’échapper
Où aller parmi les brumes de l’oubli
si ce n’est à ma rencontre ?
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Silence et silex
entrent dans l’abîme
du cœur endurci
Silence et silex
comme un coup de fouet
qui claque et retentit
dans la chair silencieuse
et oubliée
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Présence
Un œil
Un regard
Un oubli
Une incertitude
déposée
dans le giron du temps
L’être se glisse
dans l’interstice
recherche
l’insaisissable
et s’en saisit
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Cernée de noir
J’interroge
les crocs aux aguets
Je perds
le fil du savoir
et entre
nue
dans les flots de l’espoir
J’avance
seule
face à l’oubli
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L’oppression acerbe
de vos regards
acérés
posés sur moi
comme autant de déchirures
acceptées
Soumise à l’inacceptable
je ne le veux plus
En dedans
s’érige
la panthère
qui ne baissera plus le regard
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Panthère
je m’élance
Je pourlèche le feu
avivé
dans mon ventre
J’aiguise la griffe
de la révolte
J’affûte mes sens
sur vos désirs inavoués
Je les refléterai
à vive
incisive
Miroir tranchant
Éclat du dedans
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Je pose
mon feu
sur le papier
La panthère
s’éveille
en dedans
Je laisse
résonner
son chant de liberté
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Considération
c’est simple, non ?
Évident même !
Mais en dedans
concept abstrait
sans porte d’entrée
Où est l’accès ?
Pourquoi trou béant
en dedans
quand je pense
estime ?
Ça pleure
face à ce vide
Considération
c’est simple, non ?
Évident même !
Et pourtant
ça résonne pas
en dedans
ça sonne creux
ça se vide
Chasse d’eau indélébile
C’est le néant
du dedans
où tout se fige
Je tente de saisir
un centime d’estime
Poussière écarlate
qui se dilapide
dans le vent
Il n’y a pas
une once d’estime
Juste un déni
omnipotent
pour ce que je suis
Où suis-je
dans le néant
de mon dedans ?
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Il y a quelque chose en dedans
qui se fuit
et qui cherche en même temps
Une éraflure
à fleur de l’être
cachotière de mystères inavouables
Le silence oppressant
dans l’attente de l’éruption
Envoûtante
Calme déni
avant la plongée
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Ça danse dans mon ventre
mon ventre océan
ouragan de volupté envolé dispersé
Ça ploie ça plie ça trille ça étrille ça frétille
Ça danse dans mon ventre
dans mon ventre dense
Descente dans les eaux profondes
dans les abysses des interstices de ma matrice
Tisse la puissance à mes os
Pose ose entre
J’entre dans mon antre
dans l’antre de mon ventre
Matrice qui tisse la triste piste
sente du tréfonds
sceller pour mieux s’élever
S’élever où si pas d’ancre à mon antre ?
Alors je replonge
Dévisser la mémoire de mes os
reflets de mes eaux
Déterrer les vestiges des naufrages passés
engloutis dans l’hécatombe des flots
Ma mémoire naufragée
dans mon ventre océan
cherche l’ancre
L’oubli morcelle le fond
Le fond appelle la mémoire vive
Libère les amarres
Mets à nue
Mets à vive
dans le silence qui se cache
dessous la surface lisse
Mais la matrice ne ment pas
Elle tisse toutes nos mémoires
en un voilier de liberté
à l’horizon épuré
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Ne me touche pas
Fuir à tout prix
Esquiver le récif
Déplorer l’esquisse à vif
Détourner la peau mais pas le regard
Vue de face la brume est froide
Elle embrouille les pistes
Embrume les vestiges
des poussières qui s’érigent
Je ne pige pas
la tempête
le vide
cette étreinte de mort
Je ne pige pas
tes doigts
en moi
Ni le silence
Ni l’acceptation silencieuse
En dedans pleure le silence
pleure la perte de l’innocence
l’hécatombe
tombeau du vivant
emmurée vivante
parenthèse de l’étincelle
Tombe dans le gouffre
S’engouffre dans la chute
sans parachute
juste chut
Écoute féconde le silence
de l’écho des pleurs étouffés oubliés
parachutés dans un passé oppressé
Défertilise l’être
qui s’effondre dans l’ombre
se perd dans l’univers
Troué du ciel qui effleure les pleurs
recueille l’écueil des vestiges du vertige de la chute
de l’abîme qui m’abime
En dedans ça chute
Chut
La peau s’effleure
ma peau s’effeuille
déflore l’innocence
hécatombe du vide
vertige des vestiges
noyés de silence
sous la peau devenue carapace
devenue cataracte
de pleurs retenus
d’angoisses contenues
Délicate évanescence de la fuite
S’évanouit l’inouï
S’enfouit l’éclat
Rattrape les restes épars
éparpillés par le pillage du temple dévasté
éclaté en milliers de petits fragments
disséminés dans le néant du dedans
dans la tumeur de l’innommable
Futile volatile
qui espère l’inespéré
qui libère ses ailes
moignons atrophiés
Mais qui y croit
croit en la lune qui éclaire l’oubli
croît dans la danse qui restaure le corps
qui délie la chair supplice
redevenue délice
lisse les plis froissés de la mémoire
Douceur qui se déploie
sous la peau de soie
dans le douillet d’être soi
Juste être soi
épurée
dépouillée de toutes souillures malvenues
du mâle venu en conquérant
dévastateur rendu à la poussière
et aux étoiles
Le silence chaud des caresses de nos peaux
qui se rencontrent dans l’imprévu de la danse
dans cet interstice
où le toucher est juste toucher
dénué de toute perversité
Alors les peaux s’éveillent
réveillent la sensibilité du dehors
abreuvent le dedans de présences étrangères
devenues familières
par la nudité d’être sincère
par l’approche au plus proche de l’être
sans reproches
sans barrières
qui font offices de frontières
entre toi et moi
Toi que je ne connais pas
Je t’ouvre cet espace de l’intime
de mon intime
J’ouvre ma danse à cet élan
qui nous réunit
Je dépose mes oripeaux
et m’élance
libre de tout préjudice
Je fais ce choix de me confier à toi
Reçois cet inestimable
Honores le vulnérable
mis à nu
par le corps qui accepte d’être touché
Être touchée
par l’écho de ta peau
sur ma peau
Desserre l’étau
Abolit les frontières
Enivre les canaux des sens
d’ivresse passagère
Nous sommes
des clandestins de l’Immense
le temps d’une danse
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Sur les falaises
s’estompent les fadaises
de la croyance de ce que je suis
derrière les voiles de qui j’étais
J’abolis les barrières
érigées
entre toi et moi
Je ne suis plus en guerre
face à toi
Le feu devient soleil
Le tranchant caresses
La panthère ronronne
s’apaise des chimères passées
libère ses aises
Mets-toi à l’aise
Tu es le bienvenu dans mon royaume
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La vulnérabilité affleure
dérobe l’être à sa clarté
Dénudée
de la nuit de l’oubli
je chute
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Les issues se sont tues
Je guette l’envolée
oublie ce qui est
Sans recul ça se replie
Ça s’éteint
Ça se tait
Ça sait que l’échappée est là
intrinsèquement mêlée à ce qui est
Pas d’issue
juste être là
Ça veut pas
Ça fuit à tout prix
encore et encore
fuit le corps
fuit l’instant clé
où tout s’est figé
où tout s’est éteint
Se repaître des restes
Les charognards affamés
s’acharnent sur le charnier
enclosent la vulnérabilité
Le brasero des rêves fond
cimetières des chimères
recluse au fond du fond de l’abîme sans fond
j’espère
attend l’inespéré
le mystère de l’espéré
le huis clos
face à face fatal
qui assèchent les larmes
réveillent les armes
s’appuie sur l’oubli pour défendre sa place
prendre tout l’espace
annihiler tout ce qui n’a plus lieu d’être
reste plus grand-chose pour se repaitre
quelques égratignures à fleur de l’être
qui détournent le regard
dérivent l’essence
chavirent à sa suite
Disettes charbonnières
perclus d’opercules oubliés
Affamé l’infâme
tenir le siège
jusqu’à ce que se révèle
ce qui se cache derrière les voiles de l’oubli
S’amarrer là
et attendre la grande marée
qui va tout dévaster
Le grand reset final
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Tous ces visages éperdument amoureux
Tous ces visages qui s’étiolent
dans la migration des êtres
Visages qui s’effacent
perdent l’identité
s’exilent dans les coulisses
où tout s’écoule et glisse
sur la peau ravagée
mitraillée des stries du passé
laissent traces qui ne s’effacent pas
demeurent là
sillons indélébiles à même le sang
gorgé de bile amère
amère amertume devenue écume
devenue rivages
Où s’échouent les rescapés du déclin
de la chute abyssale
naufrage inespéré
Qui sont les rescapés ?
Le silence et l’oubli
le factice
factrice du linceul déposé sur les visages clos des naufragés
Git ici-bas
tout un monde isolé du monde
qui attend la délivrance du regard ouvert habité de bienveillance
Je n’ai plus le courage
ni la force
d’affronter les vagues
J’ai trop donné à en perdre l’espoir de vivre
Je ne sais plus ce qui a du sens
ce qui est réel
Où cette fugue me mène t-elle ?
L’apnée du corps
qui se réfugie dans un enclos bien trop étroit
La porte ouverte ne me laisse pas sortir
enfermée dans un sillon de ravage
Je trace le sillage à coups de larmes
Je ne veux plus aller nulle part
Je ne veux plus fuir ce que je suis
Je ne comprends pas cette désertion
La désertion du silence
des mots calamités posés
désarçonnent
tronçonnent
façonnent l’indélébile au vide
fusionnent les remous du passé
à un présent qui déserte
À quand l’accalmie ?
À quand le silence qui berce ?
J’ai peur de plus d’horreurs
Les larmes s’échappent
fuient la solitude
assèchent les pensées
achèvent les ruines
S’ébroue l’avenir de la boue accumulée
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Ça bouillonne dans mon dedans
Ça brouillonne de l’impersonnel
Ça s’effrite
Ça se fragmente
Ça s’embrumise
tente de saisir des prises qui se disloquent
ventriloque de l’éphémère
des lambeaux de chimères qui persistent
s’agrippent
plus rien ne se tient
témoin d’un chaos sans fond
où je perds pied
où j’ai perdu le fil du savoir
Labyrinthe discontinu de mes fragments épars
Je ne cherche plus à me retrouver
je m’oublie
je lâche les dernières prises
de fonctionnements désuets usés desséchés
Ça m’échappe tout m’échappe
Laisse ma trace se dissoudre
disparaître
pour n’avoir plus rien à se repaître
fini les charognards
allez vous rassasier ailleurs
ici c’est misère pour vous
ici c’est le vide pour tout le monde
Nuées éparpillées
dissolues dans l’absolu
ni vu ni connu
juste disparue
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Mon ventre ravage
ravale sa rage
mon ventre s'est tu
mutilé de l’intérieur
le tombeau à ciel ouvert
s'empoussière
recoudre les plaies béantes
par où s'échappe le fiel de la honte
la peur susurre l'écorchée
la peur suppure le venin du encore
par bribes se brisent les défenses
les chaînes du devoir
les vestiges du supplice
je collecte les fragments de mon être
qui ont fui toujours plus loin
toujours plus haut
préserver un infime joyau intouchable oublié
décousu du corps lambeau
désaffecté de l'audace de vivre
ces petits bouts de vie
guettent
le silence du corps apaisé
jour de disette
pour les passeuses d’espoir
raconte-moi une histoire
je te dirais ce que cache ma peau
tu ne veux pas savoir?
moi aussi j’ai peur de voir
je sourde d’oreilles
j’ai ma panoplie d’esquives
à l’affût
ça ne marche plus
le silence s’est éteint
dans le creux de mes reins
dans le supplice de l’injustice
ça tourne en rond
la parole est donné au leurre
qui s’emmêle et trébuche
où est l’issue?
je me déroute de doutes
je m’isole dans ma camisole
écoute le chuchotis des morts
me raconter ce qu’est la vie
ce bout de moi
qui ne peut plus vivre
s'échoue
sur les rivages
de ma rage
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La peur au ventre
de vivre de m’ouvrir de souffrir
encore
au cœur de ma chair
alors je me tais
je m’éteins
disparais de la vue de tout à chacun
m’enrobe de mystères
me camoufle derrière mes chimères
J’ai peur de vivre
vivre égal souffrir
à cet endroit où tout s’est figé
face au pire
face à la peur d’encore pire
N’être plus là
est ce plus doux?
La fuite éreintante
m’use
me muse
tue la muse en moi
muselle mes ailes qui s’atrophient
Et pourtant je vois
je me vois fuir
déserter le présent
esquiver le présent d’amour offert à ma vulnérabilité
Je m’accompagne
sur le sentier escarpé de ma déchéance
qui m’élève me relève me révèle
Je ne rêve plus
Je me contemple
restaure mon temple par Ton regard
rouvre l’espace étriqué par la peur
l’ensemence de Ta présence
en qui j’ai toute confiance
Je T’ouvre la porte
T’accueille dans mon antre chantante
Je me réfugie en Toi
pour ne plus me fuir
pour ne plus Te perdre
Je sais que Tu es
même dans la fuite
même dans la peur
bercée par Ton souffle je m’apaise
accepte la fuite qui me déserte
elle ne m’éloigne pas de Toi
seul mon regard aveugle m’assèche de Ton amour
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La femme source
appelle à être
à s’incarner dans nos cœurs
aimants généreux
Elle abreuve les êtres
de l’eau pure de l’amour
De sa présence flamboie
le possible d’une humanité
généreuse aimante
façonnée par la source d’amour
abondante vivifiante
Source chantante
qui s’écoule roucoule s’élance
à la rencontre de l’autre
Elle se sait inspirante
ressourçante
alors elle s’abandonne confiante
dans ce qui jaillit d’elle
naturellement offert
Se dépose dans son sourire
qui intrigue
qui guérit
qui dit oui
Oui à la sensualité d’être femme
libérée aimée respectée
Oui à la puissance douce
qui enflamme nos ventres
dans le vertige de notre vulnérabilité offerte
Sensibilité
qui se donne et qui reçoit
qui élève notre regard vers d’autres possibles
à l’écoute du murmure de l’eau
qui chante en dedans la beauté de ce que nous sommes
Elle a traversé ses eaux noires
Elle a célébré la vie et la mort
dans le même souffle
dans le même ventre
Elle entonne son chant
sauvage
qui vient nourrir ses racines de la lune indomptée
Ensemence les êtres
de ses eaux fécondes
Force d’amour pur
qui enfante l’humanité par ses eaux déversées
Elle est notre mère à tou.te.s
Mer originelle
d’où nous sommes issu.e.s
foisonnante de vie
Abysse de mystère
Secret de notre intime
où se tisse notre matrice
Réceptrice de l’infime
Réparatrice de l’infâme
au service de l’âme
unicité de l'humanité