Je cherche les interstices
par où la peinture peut se faufiler,
naître à elle-même.
Ce passage étroit de la technique,
que j’ai apprise par moi-même,
qui donne un appui à ce qui m’échappe,
à ce qui se créé par mes mains,
à l’Immense.
Petit à petit, je découvre ce qui m’enivre et me porte :
Les matières,
des fois pures des fois tourmentées,
comme une trame de fond
qui se construit par des couches successives de glacis
que je pose, triture, efface…
Révélant un champ des possibles fait de contraste.
Révélant le chant des couleurs, porte ouverte à la joie.
Les lignes,
réminiscence de la calligraphie chinoise pratiqué pendant des années,
tantôt effilées tantôt accidentées,
me bouleversent par leurs poésies.
Par ce chemin déposé
qui invite le regard à les suivre,
à voyager dans et hors de la toile.
Et l’éblouissement de la lumière
qui s’exalte grâce à la force de l’ombre,
danse du clair-obscur.
J’explore et tends à me libérer de la forme, du connu
pour entrer pleinement dans la peinture,
dans cet espace de mystère
qui nous parle d’un ailleurs façonné d’infini
et qui prend chair grâce à la matière.